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Les montagnards des Alpes, 1488. [T.] 2 (190,00 руб.)

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Первый авторFabre d'Olivet
ИздательствоDupont
Страниц185
ID88669
Fabre, D. Les montagnards des Alpes, 1488. [T.] 2 / par Fabre d'Olivet; D. Fabre .— 2. ed. — : Dupont, 1837 .— 185 с. — Lang: fre .— URL: https://rucont.ru/efd/88669 (дата обращения: 17.11.2025)

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LES MONTAGNARDS DES ALPES, (1488) PAR M. FABRE D'OLIVET. <...> Les nuages s'empilaient sur les pics des montagnes, et des vapeurs épaisses couvraient la vallée. <...> Les unes semblaient monter, les autres descendre le long des ravines, couvrant et découvrant tour à tour les rochers crénelés de palissades, et le Vaudois immobile et debout sur la pointe du roc, inspectant l'ennemi. <...> Le soleil levant, qui déchira un moment les nuées, les peignit d'un rouge sanglant dont les teintes s'effacèrent peu a peu; et les nuages roulèrent sur la plaine comme un voile de deuil. <...> Bientôt retentirent les voix mâles et sonores des capitaines et des chevaliers; les ordres coururent de rang en rang; et l'on marcha. <...> A ce moment terrible, il n'était point de si brave montagnard qui ne sentît son cœur frémir dans sa poitrine en voyant briller les armets et les cuirasses des soldats qui s'avançaient en lignes profondes et menaçantes, et qui ne jetât autour de lui un regard douteux et craintif, comme pour compter ses compagnons... Un contre cinq! <...> Mais ils étaient tous frères! l'ami combattait a côté de son ami, le fils à côté du père, le soldat à côté du chef; ou plutôt il n'y avait pas de chefs! <...> Chacun cherchait a s'élancer au premier rang, et nul n'avait besoin d'ordre pour combattre et mourir. — Enfans du Seigneur! criaient les Barbas, voici <...>
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LES MONTAGNARDS DES ALPES, (1488) PAR M. FABRE D'OLIVET. Deuxième édition. II. PARIS AMBROISE DUPONT, ÉDITEUR, 7, RUE VIVIENNE. 1837.
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TABLES DES MATIÈRES XX. XXI. XXII. XXIII. XXIV. XXV. XXVI. XXVII. XXVIII. XXIX. XXX. XXXI. XXXII. XXXIII. XXIV. XXXV. XXXVI. XXXVII. XXXVIII XXXIX. XL. XLI. XLII. 2 13 22 29 34 49 57 64 67 74 78 84 87 96 101 107 111 121 128 145 157 163 171
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XX. Le ciel était nébuleux. Les nuages s'empilaient sur les pics des montagnes, et des vapeurs épaisses couvraient la vallée. Les unes semblaient monter, les autres descendre le long des ravines, couvrant et découvrant tour а tour les rochers crénelés de palissades, et le Vaudois immobile et debout sur la pointe du roc, inspectant l'ennemi. Le soleil levant, qui déchira un moment les nuées, les peignit d'un rouge sanglant dont les teintes s'effacèrent peu a peu; et les nuages roulèrent sur la plaine comme un voile de deuil. Bientôt retentirent les voix mâles et sonores des capitaines et des chevaliers; les ordres coururent de rang en rang; et l'on marcha. A ce moment terrible, il n'était point de si brave montagnard qui ne sentît son cœur frémir dans sa poitrine en voyant briller les armets et les cuirasses des soldats qui s'avançaient en lignes profondes et menaçantes, et qui ne jetât autour de lui un regard douteux et craintif, comme pour compter ses compagnons... Un contre cinq! Mais ils étaient tous frères! l'ami combattait a côté de son ami, le fils а côté du père, le soldat а côté du chef; ou plutôt il n'y avait pas de chefs! Chacun cherchait a s'élancer au premier rang, et nul n'avait besoin d'ordre pour combattre et mourir. — Enfans du Seigneur! criaient les Barbas, voici le jour ou le fidèle doit se ceindre les reins, prendre la lance du combat, foudroyer les ennemis de Dieu. Liberté sur terre, ou palme du martyre au ciel! Mort aux idolâtres, aux guerriers de Babylone, aux esclaves de l'Antéchrist et de la prostituce! Qu'il soit fait selon la sainte parole: périssent les serviteurs de Baal! — Mort aux idolâtres! répondaient les guerriers. Puis il se faisait silence sur la montagne. Un de ces silences pendant lesquels le plus brave sent ses genoux plier et se dérober sous lui. 2
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Les montagnards des Alpes (II) Chantepleure marchait le premier. La XX formidable colonne avançait vers Costa Rossina en tournant le roc della Torre. On eût dit un serpent a la tête écaillée de fer, glissant entre les rochers, ayant pour aigrette le fer brillant des lances et le pennon du chevalier; puis derrière cette tête terrible, les coutilliers, les archers l'arbaléte tendue, et enfin les fantassins vagabonds et pillards. Elle arriva au pied du mont. Il était nu et silencieux, le chemin rompu, trois palissades élevées sur le penchant; et derrière les pierres entassées on ne voyait que la pointe scintillante des épieux, et la plume rouge de Pragela. L'armée de l'Eglise s'arrêta un moment, comme pour reprendre baleine. Puis, les trompettes sonnèrent, et les soldats, serrant les rangs, commencèrent а gravir. On était а la portée du trait. Les archers lancèrent en haut une volée de flèches. Aussitôt une clameur terrible, un hurlement général s'éleva de la montagne, roulant d'échos en échos et croissant dans sa route. Les Vaudois se dressèrent tout a coup au dessus des rochers; la montagne sembla se hérisser d'armes et de soldats; et une grêle sifflante de pierres et de traits inonda la colonne. Les hommes s'entr'ouvrirent. — En avant! d'armes chancelèrent, et leurs rangs cria Chantepleure. Vive Dieu! vous laisserez-vous chasser comme des enfans, avec des cailloux? Emparons-nous de leur magasin, et ils ne nous en jetteront plus, parbleu! — Viva la Ecclesia! répondirent les hommes d'armes, et ils commencèrent a monter intrépidement sous cette pluie meurtrière qui frappait sans relâche le casque et l'écu. — Viva la Ecclesia! — Meure l'idolâtre! répondaient les Vaudois; et leurs frondeurs redoublaient de vitesse. En vain les arbalétriers de l'Eglise voulurent leur répondre. Leurs garrots se perdaient ça et là sur les rochers, tandis que l'archer vaudois, caché par les buissons et les pierres, ne frappait qu'a coup sûr. La colonne chancelait une seconde fois. — Courage, vive Dieu! cria Chantepleure. Plus tôt nous serons au bout, plus tôt nous serons а couvert! Cinquante écus pour celui qui mettra le premier le pied la haut!.. Il n'avait pas encore fini, que voilà, avec un long hurlement, une roche énorme qui tombe comme la foudre, 3
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Les montagnards des Alpes (II) XX bondissant de roc en roc, et qui, s'ouvrant un large et sanglant chemin au milieu des rangs presses qu'elle broie contre la pierre, roule dans le précipice rouge de carnage et de chairs meurtries. — Courage! courage, enfans! répéta Chantepleure en reformant sa colonne, ou bien je gagnerai moi-même les cinquante écus! Qui m'aime me suive, et qui aime l'argent me devance! — Viva! viva! Et les soldats se précipitaient a la suite de l'intrépide aventurier. Chantepleure a la rescousse! — En avant! braves! disait-il, et sa voix sonore dominait le tumulte. Nous y voilà, par la sainte barbe du pape! Bravo, mon camarade; je te promets les cinquante écus! Car un soldat passant devant lui était parvenu а la première palissade et déjà arrachait un pieu. — Je suis mort! cria-t-il tout а coup. La hache de Raymond lui avait fendu la tête; — Encore mieux! dit Chantepleure en riant. Ventre saint Quenet, l'ouvrage est fait et ma dette payée! La palissade et la plate-forme furent emportées par les hommes d'armes. Les Vaudois se retirèrent en bon ordre derrière la seconde. — En avant! cria l'infatigable Chantepleure. Cent écus d'or а celui qui apportera la grande corne rouge du diable que vous voyez là-haut! premier succès les soldats gravissaient a l'envi. Mais leur position avait changé. La montagne se faisait de peu. Animes par leur us en plus haute et ardue. En flanc, de toutes parts, les frondeurs vaudois, dont le coup plus rapproche était encore plus sûr; et derrière eux, un précipice déjà couvert de cadavres et cette ravine souillée de sang. La colonne chancela, tourbillonna sous une grêle épaisse de pierres et de flèches, et retomba sur la plate-forme. — Vengeance aux martyrs! s'écria Raymond saisissant le moment. A moi, fidèles! et brandissant sa hache, il se rua sur l'ennemi décou rage. Le choc fut terrible. Les hommes d'armes furent enfoncés, haches, foules aux pieds. Les uns, meurtris, écrases par le choc contre la pierre, roulèrent dans le précipice; les 4
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